Soutenir la résistance palestinienne et exiger la libération de tous les emprisonné-es

Ahed TAMIMI : adolescente de 16 ans, encourt une peine de 7 ans de prison pour avoir giflé un soldat israélien qui patrouillait dans la cour de son domicile après une manifestation contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale du seul État israélien. 

Sa mère (Nariman) et sa cousine (Nour) ont a été également arrêtées ainsi que sa tante (Manal). Nour et Manal ont été libérées sous caution ; son cousin avait été gravement blessé par une balle en caoutchouc reçue dans la tête peu avant ces arrestations et il devra de nouveau être opéré ; un autre enfant de la famille Tamimi a depuis été tué début janvier dans un village voisin.

La Convention internationale des droits de l'enfant (en particulier dans ses articles 12, 13 et 16) précise que nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile, que l'enfant a droit à la liberté d'expression par tous moyens du choix de l'enfant, eu égard à son âge et à son degré de maturité.

Ahed est originaire du village de Nabi Saleh en Cisjordanie occupée depuis 50 ans par Israël. Le village est en zone C, c'est à dire sous contrôle militaire israélien total.

La source d'eau de Nabi Saleh, est détournée depuis 2009 au profit d'une colonie israélienne établie depuis 1977 sur des terres palestiniennes privées ; des terres ont été confisquées et des centaines d’oliviers arrachés.

Ce village de 600 habitants connaît presque chaque jour des agressions de la part de forces armées israéliennes sous des formes diverses (arrosage de maisons par liquides chimiques putrides, détérioration de réservoirs d'eau sur les toits). Les constructions y sont soumises à restrictions et certaines habitations sont sous le coup d'ordres de démolition.

Depuis le début des protestations et manifestations des habitants au moins trois Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et des centaines blessés.

Nabi Saleh est un exemple, parmi bien d'autres, de cette dépossession toujours à l’œuvre en Palestine occupée que représente la colonisation.

 

Ses habitants sont un exemple et un modèle de la résistance populaire non armée à une armée d'occupation.

L'arrestation de Munther AMIRA
L'arrestation de Munther AMIRA

Les arrestations des femmes de Nabi Saleh ne sont pas les seules depuis ces dernières semaines. On assiste de la part de l’armée israélienne à une attaque frontale contre la résistance populaire chaque semaine des acteurs de la résistance populaires sont arrêtés. Le dernier en date Munther AMIRA, coordonnateur du PSCC (Popular Struggle Popular Committee - Comité de coordination de la résistance populaire) attend son jugement. Travailleur social, il vient d'être arrêté de nouveau lors d'une manifestation en soutien à Ahed Tamimi.

Rappelons que ces arrestations ont souvent lieu lors ou en marges des manifestations de protestation contre la décision de Trump de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël. Ces marches de protestation se heurtent systématiquement à l’armée israélienne d’occupation qui tire à balles réelles à hauteur d’homme. Le résultat de cette répression féroce est terrifiant : en un mois, près de 800 arrestations, 18 morts, des milliers de blessés. C’est à Gaza que la violence est la plus forte et que l’on compte le plus de morts. 

Sans compter près de 300 incursions dans les villes et villages palestiniens et les quartiers de Jérusalem-Est. 

Il faut dénoncer le peu de cas que les media occidentaux font de ces faits et du peu d’images qu’ils nous montrent.     

L’actualité récente ne doit pas nous faire oublier ces autres prisonniers politiques que nous nous proposons d’associer dans la campagne actuelle. 

Salah HAMOURI : avocat franco -palestinien placé en détention administrative depuis le 23 août 2017 soit 3 jours après avoir obtenu son inscription au barreau en Palestine et alors qu'il désirait se vouer à la défense des prisonniers politiques palestiniens.

Il avait déjà purgé une peine de 7 ans de prison pour accusations non fondées de tentative d'assassinat d'un rabbin extrémiste et avait été libéré lors d'un échange de prisonniers auquel l'État français avait concouru.

La détention administrative est un régime totalement arbitraire, condamnée à ce titre par la Convention de Genève et la Charte internationale des droits civils et politiques, qui permet, sans signification de charges ni procès, de détenir la personne pour des périodes de 6 mois au plus, renouvelables...indéfiniment. 

Plus de 450 Palestiniens sont actuellement soumis à ce régime.

 

Rien n'assure que la détention de Salah Hamouri ne sera pas reconduite au terme de ces six mois et l'intervention du gouvernement français pour notre concitoyen paraît bien modeste, en tout cas inefficace, pour l'heure.

Khalifa fêtée par ses ami-es lors d'une précédente sortie de détention...
Khalifa fêtée par ses ami-es lors d'une précédente sortie de détention...

Khalida JARRAR : ce 27 décembre 2017 l'armée israélienne d'occupation a émis une ordonnance prolongeant la détention administrative de la parlementaire, et dirigeante nationale du FPLP Khalida JARRAR pour une période de 6 mois.

 

Khalida JARRAR est membre du Conseil législatif palestinien, responsable du Comité des prisonniers, vice-présidente du Conseil de l'association Addameer de défense des droits de l'homme et de soutien aux prisonniers, elle avait déjà condamnée et emprisonnée en 2015/ 2016 pour ses activités au service des Droits de la Palestine et des Palestiniens.

Marwan BARGHOUTI : condamné 4 fois à la détention à vie pour son rôle dans la deuxième l'Intifada, ce dirigeant emblématique de la résistance palestinienne vient d'être placé à l'isolement après transfert dans une nouvelle prison.

Son crime ? Avoir été le dirigeant reconnu de la récente grève de la faim de 44 jours, terminée en mai 2017, suivie par près de 900 prisonniers politiques palestiniens pour obtenir en particulier le maintien des droits de visite de leurs familles et l'amélioration de conditions de détention souvent indignes.

Rappelons que l’alimentation forcée des grévistes de la faim - légalement assimilé à un acte de torture - avait été officiellement envisagée par les dirigeants politiques israéliens puis abandonnée après, en particulier, la condamnation de cette pratique par les instances représentatives officielles des médecins israéliens.

Faut-il aussi rappeler que plus de 6000 prisonniers politiques palestiniens, dont plus de la moitié sont condamnés à de très longues peines, croupissent dans les prisons israéliennes ?

 

Notre soutien à Ahed, Salah, Munther, Marwan, Khalida, résistants, prisonniers emblématiques du refus de destruction systématique de la société palestinienne dans toutes ses dimensions, du mépris des Droits humains élémentaires doit être sans faille...

 

La France et l'Union européenne ont un devoir de protection vis-à-vis du peuple palestinien, qui est soumis à l'arbitraire et aux exactions des forces d'occupation israéliennes. Elles doivent exiger la fin ce cette répression brutale, la libération des prisonniers, la fin de la colonisation. La question des sanctions vis-à-vis de l'Etat israélien doit être explicitement posée pour mettre un coup d'arrêt à cette répression sans limites.

 

Mobiliser, mobiliser, mobiliser le plus largement possible, abattre le mur du silence médiatique, dénoncer les complicités, informer des réalités de ces résistances vécues...  C'est ce que l'AFPS du Pays de Morlaix continuera de proposer à ses partenaires dans les jours et les semaines qui viennent, notamment dans le cadre unitaire du "Collectif Liberté pour Salah".

AFPS du PAYS de MORLAIX 


Il est URGENT et TRÈS IMPORTANT d'écrire à Ahed TAMIMI, Khalida JARRAR et Salah HAMOURI, pour leur apporter notre soutien et montrer à leurs geôliers qu'un large mouvement de la société civile internationale s'oppose à leur détention. Leur écrire c'est aussi dénoncer la détention de tous les prisonniers politiques palestiniens dont nous demandons la libération. (Timbré 1,30€ pour Israël, ne pas mettre son adresse au dos de la lettre)