Quand l'ONG israélienne, B’Tselem, dénonce un régime d’apartheid


Pour la première fois, une ONG des droits de l'homme israélienne, B’Tselem, dénonce clairement la politique israélienne comme une volonté assumée d'établir un régime d’apartheid sur l'ensemble de la Palestine historique.

 

En accusant l'Etat israélien d'instaurer un régime de suprématie juive entre le Jourdain et la Méditerrannée, c'est toute la perception de la réalité en Israël/Palestine que l'ONG remet à plat. Dans son rapport publié mardi 12 janvier, il n'est plus question d'admettre que le prétendu modèle de démocratie qui prévaut derrière un mur de sécurité, protégé par de nombreux checkpoints se contente de gérer des relations conflictuelles avec ses voisins palestiniens. Ceux-là même qu'il occupe de divers façons depuis sa création en 1949.

 

Aujourd'hui, B'Tselem accuse l’Etat sioniste d’entretenir un régime de suprématie juive entre le Jourdain et la Méditerranée. Démocratie d’un côté, occupation militaire temporaire de l’autre. B’Tselem estime qu’une telle distinction s’est vidée de son sens au fil du temps, depuis la conquête des territoires par Israël, lors de la guerre de 1967. « [Cette distinction] obscurcit le fait que l’ensemble de la zone située entre la mer Mediterrannée et le Jourdain est organisé selon un unique principe : faire avancer et cimenter la suprématie d’un groupe – les juifs – sur un autre – les Palestiniens », juge l’organisation.

 

C’est la définition d’un Etat d’apartheid, selon le précédent historique de l’ancien régime de ségrégation raciale d’Afrique du Sud, une comparaison polémique au dernier degré en Israël. Mais surtout selon la définition établie par le droit international : le statut de Rome, instituant la Cour pénale internationale en 2002, en fait un crime contre l’humanité.

 

« Nous voulons changer le discours sur ce qu’il se passe ici. L’une des raisons pour lesquelles rien ne bouge, c’est que la situation n’est pas analysée correctement »,

 

Et B’Tselem de passer en revue tous les aspects de la politique israélienne qui ont construit cet état de fait. Le morcellement du territoire palestinien par l'occupation, puis l'attribution forcée aux Palestiniens de divers statuts  tous inférieurs à celui des juifs israéliens, selon qu’ils sont citoyens israéliens, résidents de Jéusalem-Est, habitants de Cisjordanie sous régime militaire ou sous administration de l’Autorité palestinienne, ou bien de la bande de Gaza sous blocus.

 

 

 Pour lire le Rapport de B’Tselem (traduction AURDIP)

Un régime de suprématie juive de la Méditerranée au Jourdain : c’est un apartheid

 

https://www.france-palestine.org/Un-regime-de-suprematie-juive-de-la-Mediterranee-au-Jourdain-c-est-un-apartheid

 

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A suivre l'interview d'Hagai El-Ad militant israélien des droits de l’homme et directeur général de B’Tselem au quotidien 

The Guardian

 

"Nous sommes la plus grande association de défense des droits de l’homme d’Israël et nous appelons cela apartheid"

 

https://www.france-palestine.org/Nous-sommes-la-plus-grande-association-de-defense-des-droits-de-l-homme-d