"2018, Justice pour la Palestine": Une campagne nationale de l'Afps


 

Comme vous le savez sûrement, 2018 va être l'occasion pour ses partisans de commémorer la création officielle d'Israël en mai 1948. en France sont annoncées officiellement une série d'initiatives pour célébrer comme il se doit « l'année d'Israël ». Avec tout le matraquage médiatique et la désinformation que l'on peut craindre quant à l'histoire de cette création et au sort impitoyable qu'elle a réservé au peuple palestinien dans un contexte international d'après guerre où il était question de rendre justice aux victimes du génocide perpétré par le régime nazi.

 

Si l’année 2018 marque les 70 ans de la création de l’État d’Israël, elle marquera en même temps celle de l’expulsion

de 800 000 palestinien-nes 

 

Pour nous, militant-es de la solidarité avec le peuple palestinien, 2018 sera d'abord la date d'un tragique anniversaire. Celui de « la Nakba » (La catastrophe en arabe). En effet, pour les Palestiniens, la Nakba désigne les massacres, les expulsions et l’exode subis entre 1947 et 1951 qui ont précédé et accompagné la création de l’État d’Israël.

 

Le 29 novembre 1947, par le vote de la résolution 181, l’ONU impose « un plan de partage » qui octroie 55 % de la Palestine à un État juif et 44% à un État arabe, alors que la population palestinienne avec 2 millions de personnes est deux fois plus importante. S’ouvre alors une période de violence et de terreur d’abord exercée par les milices sionistes puis, à partir du 14 mai 1948 – date de la proclamation unilatérale de l’État d’Israël – par son armée.

 

Les pays arabes voisins perdent la guerre qu’ils lui ont immédiatement déclarée, et le nouvel État juif occupe et colonise les terres palestiniennes. À la signature du dernier cessez-le-feu en mars 1949, Israël contrôle 78 % de la Palestine et en laisse 22 % aux Palestiniens, sous le contrôle de la Jordanie (la Cisjordanie) et de l’Égypte (Gaza).

 

Au total plus de 500 villages sont vidés de leurs habitants et détruits. Entre 1947 et 1949, 85 % de la population palestinienne, près de 800 000 personnes, sont expulsées vers Gaza, la Cisjordanie et les pays arabes voisins (Liban, Jordanie, Syrie, Irak, Égypte).

 

Aux expulsions s’ajoutent confiscation de biens, occupation des terres et le gel des avoirs bancaires palestiniens. Les fondateurs d’Israël entendaient ne pas de se contenter du plan de partage de l’ONU et s’emparer de la totalité de la Palestine historique. Ils procèdent à un véritable nettoyage ethnique, reniant l’engagement pris, lors de l’admission d’Israël à l’ONU le 11 mai 1949, d’en respecter les résolutions.

 

La Naksa, réplique de la Nakba, deuxième vague d’expulsions

en juin 1967.

 

Lors de la guerre des Six Jours de juin 1967, Israël occupe la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem. 300 000 Palestiniens sont contraints de quitter leurs villages et leurs terres, parfois pour la deuxième fois, pour devenir autant de réfugiés. Depuis, les déplacements forcés se poursuivent, notamment des populations bédouines du Neguev et de la vallée du Jourdain. 

 

Pour le monde entier, c'est le prix à payer pour compenser ce que fut la folie génocidaire du régime nazi à l'encontre des juifs. Comme si l'injustice faite au  peuple palestinien devait conjurer l'innommable.

 

Tout au long de cette année, nous reviendrons sur cette histoire dramatique à bien des égards pour les deux populations, mêmes s'il ne sera jamais question pour nous de renvoyer dos à dos les responsables et les victimes d'un processus colonial qui aujourd'hui encore se caractérise par l'arbitraire et la violence quotidienne dignes d'un régime d'apartheid...

 

Par des documents historiques, des analyses, des témoignages nous reviendrons sur ce processus comme nous l'avions fait tout au long de l'année 2017 pour le centenaire de la déclaration Balfour ou les 50 ans de la guerre de 1967.