2020, l'urgence humanitaire (et sanitaire) à GAZA


 

Aujourd'hui vendredi 13 novembre... Nous aurions dû nous retrouver à Pleyber-Christ à l'invitation de l'AFPS du PAYS de MORLAIX 

 

Le Dr Jeanne Dinomais est pédopsychiatre et membre de l’Association Amani, une association Franco-Palestinienne d'Aide & de Formation Médicale créée en 2003 qui œuvre en Palestine et au Liban. Elle aurait dû intervenir en compagnie des Drs Dominique Le Nen, chirurgien et Jean Branellec, anesthésiste, lors d’une rencontre organisée par l’Afps du Pays de Morlaix dans le cadre du Festisol 2020 ayant pour thème l’Urgence humanitaire et sanitaire à Gaza. 

La Covid-19 en a décidé autrement et nous a contraints à reporter cette rencontre. Tous les trois interviennent réguliè-rement à Gaza avec Médecins sans frontières et l’association Amani. 

En quelques mots, Jeanne Dinomais nous donne des éléments d’appréciation de la situation faite aux enfants de Gaza et sur l’importance vitale de la solidarité médicale internationale…

 

********************

"Face au contexte interminable de l'agonie de Gaza, l'association Amani a décidé d'agir pour soutenir directement la population palestinienne, et notamment de soigner les psycho traumatismes des enfants.

A Gaza, des générations d'enfants ont été sacrifiées de plusieurs manières: privés d'enfance, privés d'accès à tous les biens fondamentaux, privés d'une famille sécure. Les futures forces vives de la population palestinienne ont été entamées.

En 2020, le coronavirus a aggravé les choses avec des périodes de confinement, et même de couvre-feu, l'impossibilité pour les parents d'aller travailler, la famine dans les familles les plus pauvres.

La fragilité du tissu social qui est de plus en plus importante au fur et à mesure des années de blocus, a connu cette année un paroxysme. Et même si l'épidémie n'a pas été aussi dramatique qu'on aurait pu le redouter dans ce contexte de surpopulation, les conséquences économiques ont mis toute la population en grande vulnérabilité.

La jeunesse elle-même a payé un fort tribut cet été, avec une vague de suicides de jeunes qui n'avait jamais existé jusque-là !

Les enfants de Gaza présentent des traumatismes psychiques complexes qui associent :
– des traumatismes de guerre : les enfants que nous traitons au Centre, âgés de 7 à 13 ans ont connu 3 épisodes de guerre !
– des traumatismes affectifs complexes : deuils, perte de leur maison, mais aussi perte des repères familiaux
– et surtout ces traumatismes ne sont jamais finis, car la situation quotidienne continue encore de les traumatiser et de faire écho aux mémoires traumatiques : pression psychologique permanente, bombardements répétés, bruits incessants des drones, conditions de vie très pénibles et privations en tous genres, qui ne sont que quelques exemples de ce que les enfants endurent au quotidien et qui perpétue le sentiment du risque et de l'insécurité, dans lequel un enfant ne peut guérir ou s'améliorer.

Ces traumatismes retentissent gravement sur le développement et provoquent des difficultés d'apprentissage intellectuels très sévères, au risque même de l'analphabétisme.

Il nous faut donc agir à tous les niveaux affectés par le traumatisme :
– travailler à redonner un sentiment de sécurité,
– traiter les traumatismes psychiques de façon approfondie,
– relancer le développement de l'enfant de façon globale et au niveau des apprentissages
– développer des ressources nouvelles pour faire face à la situation dramatique qui persiste,
– inclure la famille dans ces soins et ces perspectives.

En 2014 avait lieu la dernière intrusion, en 2016 nous commencions à travailler sur ce projet, en juillet 2017 le centre Amani Gaza ouvrait ses portes et nous arrivons en ce mois de novembre 2020 à 3 années et demi et à un total de 400 à 500 enfants traités de façon approfondie.

Parallèlement, nous avons répondu à la demande des mères qui sont à la fois porteuses également de psycho traumatismes et surchargées de responsabilités et de tâches dans des conditions économiques très difficiles. Elles se réunissent en groupes de paroles avec une psychologue, et se soutiennent mutuellement.

Vous pouvez nous aider à poursuivre ce travail et soutenir cet enjeu fondamental pour Gaza en parrainant les soins d'un enfant. L'engagement régulier des donateurs nous permettant de programmer le nombre d'enfants que nous pouvons soigner."

Dr Jeanne Dinomais, pédopsychiatre
Chef de projet « Enfants de Gaza »
Association Amani

 

Association Amani
7 Rue Beauchamp
22300 LANNION
Tel : 0625863102
Email : assoamani@gmail.com
Page Facebook : https://www.facebook.com/AssoAmani/
Site : http://www.assoamani.com