La flottille de la liberté victime de la piraterie israélienne : Acte 1


OUI, IL FALLAIT S'EN DOUTER !

OUI, les organisateur-trices européen-nes de la Flottille connaissaient parfaitement les risques encourus !

OUI, Ils/elles savaient que la probabilité de finir arrêté-es, emprisonné-es avant d'être expulsée-es était grande !

OUI, la possibilité d'un arraisonnement par les forces militaires israéliennes plus ou moins violent était envisagée !

 

IL N'EN RESTE PAS MOINS VRAI QUE CE QU'ILS/ELLES ONT VECU EST BEL ET BIEN UN ACTE DE PIRATERIE INTERNATIONALE !

 

Depuis le début des Flottilles pour Gaza, le défi lancé est toujours le même : Faire la preuve que le blocus de la Bande de Gaza est une inhumanité sans nom ! Tenter de passer coûte que coûte avec du matériel médical et des embarcations dont on sait à l'avance qu'elles seront confisquées par les autorités d'occupation qui préférerons les laisser pourrir dans un port israélien plutôt que de les faire parvenir aux habitant-es de Gaza qui en ont besoin et qui malgré tout les attendent.

 

L'idée forte, c'est évidemment de dénoncer et de faire condamner la politique du gouvernement israélien par l'opinion publique internationale. Il s'agit aussi de pousser les gouvernements européens à prendre moins de gants avec Netanyahu et que la levée du blocus de Gaza soit obtenue de gré ou de force par la diplomatie ou par l'application de sanctions.

 

L'énergie, le temps et les moyens financiers pour organiser de telles campagnes, sans parler des risques encourus par les militant-es et les équipages ne sont pourtant pas engagés pour rien. Ils sont à la hauteur de l'enfer vécu au quotidien par les habitant-es de la bande de Gaza.

 

En 2010, une précédente tentative pour forcer le blocus avait viré à la catastrophe. Des commandos israéliens avaient tué neuf Turcs lors d'une attaque contre une flottille de militants propalestiniens. Un des passagers turcs blessés est décédé l'année suivante. A la suite de cet incident meurtrier, la Turquie avait rompu ses relations diplomatiques avec Israël jusqu'en 2016. D'autres tentatives de forcer le blocus ont eu lieu, notamment en 2016 lorsque 13 femmes, dont la lauréate du prix Nobel de la paix Mairead Maguire d'Irlande du Nord, ont été interceptées à bord d'un bateau par la marine israélienne à 30 km des côtes de Gaza avant d'être expulsées. 

 

Depuis plus de dix ans, la bande de Gaza étouffe chaque jour un peu plus sous le joug du blocus israélien. Les habitants de l'enclave souffrent notamment de coupures d'électricité provoquées par la suspension des livraisons de fioul. De plus les divisions fratricides entre le Hamas et l'Autorité palestinienne accentuent les difficultés économiques des habitants.

 

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), environ 80 % de ses quelque deux millions d'habitants sont tributaires d'une aide internationale. Et pourtant, ces derniers jours l'UNRWA a été contrainte d'annoncer le 25 juillet le licenciement de plus de 250 employés à Gaza et en Cisjordanie. Il s’agit du premier effet tangible du «gel» des fonds américains en faveur des Palestiniens décrété en début d’année par Washington, donateur principal de l’UNRWA. Et quand on se souvient qu'un salaire d'un seul salarié de l'UNRWA permet de nourrir jusqu'à 30 membres de sa famille, on mesure l'ampleur d'une telle décision.

 

http://www.liberation.fr/planete/2018/07/25/gaza-sous-tension-a-l-annonce-des-licenciements-de-l-onu-apres-les-coupes-americaines_1668791

 

Depuis le 30 mars, des mobilisations populaires non-violentes ont lieu chaque semaine dans le no man's land séparant la bande de Gaza d'Israël pour dénoncer le blocus israélien. L'ONU a appelé Israël à lever les restrictions qui affectent les hôpitaux ainsi que le réseau de distribution et d'assainissement de l'eau. Mais l'Etat hébreu bloque régulièrement l'approvisionnement en carburant de la bande de Gaza en réponse aux cerfs-volants incendiaires lancés depuis le territoire palestinien. Faut-il rappeler que le bilan humain des marches du retour est déjà terrifiant avec plus de 160 morts et plus de 7500 blessé-es ?

 

ALORS OUI, DEVANT UNE TELLE SITUATION, L'ACTION DE LA FLOTTILLE POUR LA LIBERTE 2018 EST PLUS QUE LEGITIME ET DOIT ETRE SOUTENUE ET RELAYEE AUPRES DES ELU-ES ET D'UN LARGE PUBLIC.


En lien ci-dessous, les principaux articles, communiqués  et interviews parus après l'arraisonnement du premier bateau dimanche 29 juillet.

 

L'Awda, navire amiral de la flottille partie cette année de Suède et de Norvège a été arraisonné violemment par la marine israélienne. Ses passager-es ont été malmené-es et emprisonné-es entre 24 et 72 h selon les cas. Leurs affaires personnelles ont été volées ainsi que le bateau. Aujourd'hui, expulsés, ils sont tous rentrés chez eux. comme c'est le cas pour Sarah Katz, militante de l'UJFP qui était sur le bateau pour tenter de briser le blocus de Gaza et apporter du matériel de santé aux habitants.

 

Le gouvernement français, malgré de nombreuses sollicitations et interpellations est resté muet. Pas une réponse ni même un accusé de réception aux nombreux courriers envoyés. Un tel mépris mérite d'être souligné et dénoncé.

 

https://francais.rt.com/international/53027-israel-intercepte-bateau-flotille-anti-blocus-al-awda-gaza

 

https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/israel-a-intercepte-un-bateau-de-militants-anti-blocus-au-large-de-gaza-armee_2028366.html

 

https://www.romandie.com/news/Gaza-le-capitaine-d-un-bateau-de-militants-accuse-Israel/942051.rom

 

Communiqué de l'AFPS nationale

http://www.france-palestine.org/La-Flottille-de-la-Liberte-une-fois-de-plus-interceptee-par-Israel-l

 

Communiqué de la Coalition pour la Flottille 2018

https://www.france-palestine.org/Acte-de-piraterie-israelien-et-silence-complice-des-Etats

 

Lettre de Pierre Stambul (UJFP) aux autorités Françaises

https://blogs.mediapart.fr/pierre-stambul/blog/310718/questions-publiques-au-gouvernement-francais-0?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66

 

Reportage RFI et interview Claude Léostic

http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180730-gaza-bateau-medicaments-arraisone-israel-marine-denoncer-blocus-palestine?ref=fb

 

Témoignage de Sarah Katz

https://www.humanite.fr/sarah-katz-jai-entrevu-les-methodes-dun-etat-fasciste-658887

 

Sur notre page Facebook, vous trouverez également les communiqués de solidarité des organisations françaises soutenant la Flottille de la Liberté : CGT, FSU, PCF, PG, NPA etc.

 

Pour mémoire, le témoignage de Sarah Katz, militante française de la solidarité embarquée sur le bateau. Elle nous résume les différentes étapes de la Flottille 2018. Une seule question aujourd'hui : Qui porte la menace terroriste ? Celles et ceux qui bravent le blocus imposé à Gaza pour y apporter des médicaments ou celles et ceux qui leur bloquent la route et volent leurs bateaux ? 


A BORD DE L'AWDA, 20 PERSONNES DE 14 NATIONALITES DIFFERENTES , PARMI ELLES,

YONATAN SHAPIRA

 

"Je m'appelle Yonatan Shapira et je suis un citoyen israélien. J'étais capitaine et pilote d'hélicoptère Blackhawk dans l'armée de l'air israélienne. Je n'ai jamais tiré sur personne et je pilotais surtout des missions de sauvetage, mais j'ai quand même réalisé que je faisais partie d'une organisation terroriste. Il y a 15 ans, en 2003, j'ai organisé un groupe de 27 pilotes de l'armée de l'air qui refusaient publiquement de continuer à participer à l'oppression du peuple palestinien.

Depuis lors, j'ai été actif dans différentes organisations qui luttent contre l'occupation israélienne et l'apartheid. Je suis un membre de Boycott de l'intérieur - des citoyens israéliens qui soutiennent l'appel palestinien au boycott, au désinvestissement et aux sanctions.

C'est ma 4ème tentative de briser le blocus de Gaza de la mer.

Mon message aux soldats israéliens qui s'entraînent et se préparent à monter à bord de nos bateaux et à nous arrêter:

Pensez à ce que vous allez dire à vos petits-enfants dans de nombreuses années et non à ce que vos amis diront de vous aujourd'hui. Refuser de prendre part à ce crime de guerre en cours. Refusez de continuer à tuer des gens enfermés dans la plus grande prison du monde. J'ai été l'un d'entre vous et je sais que parmi vous, il y en a qui peuvent encore penser. Refusez d'être les gardes du ghetto de Gaza. "