Salah Hamouri de nouveau menacé par les autorités israéliennes


Une fois encore, Salah Hamouri a besoin de notre solidarité active. Une fois de plus nous devons faire savoir à notre gouvernement que nous ne l’abandonnerons jamais à l’arbitraire du pouvoir israélien. Aujourd’hui, après l’avoir arrêté, emprisonné, séparé de sa femme et de son enfant, harcelé et menacé, le gouvernement de Netanyahou cherche à l’expulser de son pays natal...

 

Une fois encore, l’Afps du Pays de Morlaix vous sollicite pour participer à une action collective pour intervenir auprès de notre propre gouvernement.

 

Agissons pour empêcher l’expulsion de Salah Hamouri de Jérusalem !

Stop à l’acharnement !

 

Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est de nouveau victime de l’acharnement d’Israël. Arrêté à cinq reprises, il a déjà fait plus de huit années de prison en tant que prisonnier politique. De plus, les autorités israéliennes lui nient le droit de vivre en famille sur sa terre natale, à Jérusalem, avec sa femme et son fils. 

 

L’État d’Israël est aujourd’hui passé à un autre stade en lui signifiant qu’il envisageait de lui retirer le droit de résider à Jérusalem. Cette révocation aboutirait à une expulsion définitive de Salah de sa terre natale.

 

Rappelons qu’Israël s’est doté en 1952 d’une loi - contraire au droit international - par laquelle il s’octroie le « droit » d’autoriser ou pas les Palestiniens de Jérusalem à vivre dans leur ville natale. Le droit de vivre sur sa terre natale est un droit établi par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et une législation locale ne peut s’y opposer.

 

Les faits supposés - évoqués dans le courrier qui lui a été remis ce 3 septembre - sont toujours les mêmes : il a déjà été « jugé » pour certains de ces « faits » et il a fait de la prison sans jugement pour les autres.

 

L’AFPS est une fois de plus au côté de Salah Hamouri dans cette nouvelle atteinte à ses droits fondamentaux. Elle dénonce avec la plus grande fermeté l’acharnement d’Israël contre notre compatriote et les dénis de justice réitérés dont il est la cible.

 

Israël n’ayant pas réussi à le contraindre, malgré plus de 16 ans de harcèlement, à quitter la Palestine, il entend maintenant l’expulser purement et simplement de sa terre natale.Les autorités françaises et européennes doivent prendre leurs responsabilités pour qu’Israël cesse de bafouer le droit et particulièrement les droits fondamentaux de Salah Hamouri qui est aussi citoyen français. L’AFPS les appelle à œuvrer dans ce sens.

 

L’AFPS appelle également toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice et de liberté à se mobiliser et à interpeller les autorités afin que Salah Hamouri ne soit pas banni de sa terre natale.Salah Hamouri doit être protégé face aux persécutions dont il est la cible et ses droits fondamentaux doivent lui être reconnus.

 

Appel à action

Envoyez le message ci-dessous ou votre propre message aux adresses suivantes :

Consulat de France à Jérusalem :
cg-informations.jerusalem-fslt@diplomatie.gouv.fr

Ministère des affaires étrangères à l’adresse suivante :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/mentions-legales-infos-pratiques/nous-ecrire/

 Présidence de la République : 
http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/

 

Monsieur le Consul,

ou Monsieur le Ministre des affaires étrangères,

ou Monsieur le Président de la République,

 

Le 3 septembre 2020, notre compatriote, l’avocat franco-palestinien, défenseur des droits de l’homme, Salah Hamouri, s’est vu remettre par la police israélienne un courrier lui signifiant l’intention du ministre de l’intérieur israélien de lui retirer la carte de résidence permanente à Jérusalem.

 

Israël s’est doté en 1952 d’une loi, contraire au droit international, s’octroyant le « droit » d’autoriser ou non les Palestiniens de Jérusalem à vivre sur leur terre natale. Il entend l’utiliser contre Salah Hamouri alors qu’il est né et qu’il vit à Jérusalem depuis 1985.

Cet acharnement d’Israël contre notre compatriote afin qu’il ne puisse pas vivre en famille sur sa terre natale doit cesser.

 

La France doit lui apporter sa protection et garantir que ses droits fondamentaux - dont celui de vivre sur sa terre natale – soient respectés.

Je vous demande d’œuvrer au nom de la France, pour que Salah Hamouri ne soit pas expulsé de sa terre natale et afin qu’il puisse vivre à Jérusalem avec sa famille.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération.


A suivre, un article bien informé de Pierre Barbancey dans l'Humanité qui explicite deux points qui peuvent apparaitre obscurs pour des lecteurs français :

- quels liens entre la loi de 1952 et le statut de "résident" des Palestiniens de Jérusalem,

- l'expulsion de Salah de Jérusalem serait-elle aussi une expulsion de Palestine ?

 

Jérusalem. Netanyahou veut expulser Salah Hamouri

 

Le ministre de l’Intérieur veut retirer son statut de résident permanent à l’avocat franco-palestinien. La France demande des explications à Israël.

Les autorités israéliennes, une fois de plus, harcèlent Salah Hamouri. L’avocat franco-palestinien a été convoqué le 3 septembre au centre d’interrogatoire de Moskobiyeh, à Jérusalem. Là, une lettre signée du ministre de l’Intérieur, Aryé Deri, lui a été remise. Le ministre de Netanyahou y fait part de sa décision de retirer purement et simplement la carte de résident permanent à Salah Hamouri, seul papier officiel lui permettant de vivre à Jérusalem.

 

Il invoque pour cela ce que les Israéliens appellent la loi sur l’entrée (Law of Entry). Celle-ci, édictée en 1952, visait les personnes de nationalité étrangère désireuses d’obtenir un permis de résidence en Israël. Après l’occupation de Jérusalem-Est en 1967 et l’annexion de ce territoire, les autorités israéliennes ont décidé d’appliquer cette loi aux Palestiniens vivant dans la partie orientale de la ville en leur « offrant » le même statut qu’aux étrangers, celui de résident permanent ! Un statut qui, de plus, n’est pas automatiquement transmissible à ses enfants ou au conjoint non résident et peut être annulé à la discrétion du ministère de l’Intérieur. Depuis 1995, de nombreuses révocations du statut de résident ont eu lieu sous plusieurs prétextes, notamment en arguant que la résidence principale était faussement Jérusalem, ou que la personne était absente depuis trop longtemps. La construction du mur a également placé de nombreuses familles en dehors des nouvelles délimitations de Jérusalem, qui se sont retrouvées arbitrairement en Cisjordanie. D’autres annulations ont eu lieu pour non-respect de l’« obligation minimale de loyauté envers l’État d’Israël », le but étant de maintenir le pourcentage de Palestiniens à Jérusalem à moins de 30 %.

 

Selon les accords d'Oslo, les Palestiniens de Jérusalem dépendent d'Israël

Le ministre israélien estime que Salah Hamouri utilise sa position de résident d’Israël pour agir contre cet État. Il évoque sa condamnation à sept ans de prison, mais s’appuie aussi sur la détention administrative d’un an (en 2018-2019) alors qu’aucun procès n’a eu lieu et que les dossiers étant secrets, nul ne sait officiellement pourquoi celui qui est maintenant un avocat des droits de l’homme avait été enfermé.

 

Autant dire que si cette mesure était appliquée, que le statut permanent de résident était annulé, Salah Hamouri serait obligé de quitter la Palestine. En effet, selon les accords d’Oslo, les Palestiniens de Jérusalem ne dépendent pas de l’Autorité palestinienne, mais d’Israël. Toute installation ailleurs qu’à Jérusalem ou de quiconque n’est pas israélien, y compris à Ramallah, nécessite l’obtention d’un visa de la part d’Israël. Qui peut refuser de l’octroyer. C’est déjà le cas pour l’épouse de Salah Hamouri, qui ne peut plus se rendre ni en Israël ni dans les territoires palestiniens en vertu d’une décision discriminatoire.

 

L’idée israélienne est maintenant d’empêcher Salah Hamouri de rester. Sans sa carte de résident permanent, il n’a plus comme pièce d’identité que son passeport français. Le ministère français des Affaires étrangères, qui « a engagé des démarches pour obtenir des explications sur les motifs de cette décision et son retrait sans délai », indique que la situation de Salah Hamouri « est suivie attentivement et à haut niveau par les autorités françaises ». La France souligne qu’il « doit pouvoir mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside. Son épouse et son fils doivent également obtenir le droit de se rendre à Jérusalem pour le retrouver ». Il a trente jours pour contester cette mesure politique.

 

Lundi 7 Septembre 2020

Pierre Barbancey - L'Humanité