Razan, une trace de papillon de Gaza à Saint Martin des Champs


AFPS du PAYS de MORLAIX

Réunion publique sur Gaza en hommage à Razan Al-Najjar

 

Grand moment d’émotion, d’indignation et de questionnement pour les 75 personnes réunies à Saint-Martin des Champs après la projection du documentaire de Iyad Alastall consacré à la jeune secouriste tuée lors d’une marche du retour à Gaza en juin dernier.

 

Tourné cet été à Gaza quelques semaines après que Razan ait été abattue de sang-froid par un sniper de l’armée israélienne, le film donne largement la parole à sa mère, Sabreen et à son père Ashraf.

 

La présence de Sabreen, Ashraf et Iyad, avec nous lors de cette soirée proposée par l’Afps du Pays de Morlaix, a bien évidemment renforcé l’impact du documentaire. Rappelons que Razan a été volontairement visée par les soldats, alors qu’elle travaillait comme secouriste et portait une veste avec le logo des services sanitaires. Elle a été fauchée à 21 ans et du même coup, l’espoir de toute une famille.

 

Le courage de cette mère, qui oscille entre désespoir et volonté de ne pas laisser ce crime dans l’oubli est remarquable. Malgré son chagrin, elle a accepté le tournage du film pour témoigner sur les lieux mêmes du crime, au cœur des marches du retour, mais aussi dans sa maison, dans son quartier, là où Razan est encore tellement présente.

 

Malgré la douleur, elle veut dénoncer en faisant cette tournée en France et en Europe, les crimes odieux et impunis d’Israël. Son témoignage, celui de son mari et celui de Iyad, le réalisateur, dénoncent la violence et l’impunité de la répression coloniale de l’État israélien.

 

Leurs témoignages interrogent aussi, notre capacité à réagir face à la situation en Palestine occupée. En particulier sur le rôle qui doit être le nôtre auprès du gouvernement français. Pour que la France pose enfin des sanctions diplomatiques, économiques à l’égard de l’état criminel israélien et donne l’exemple à l’Union européenne en reconnaissant dès maintenant l’État de Palestine.

 

En attendant comme l’ont rappelé les représentant-es de l’Afps présent-es hier soir, nous pouvons agir dès maintenant en solidarité avec le peuple palestinien en soutenant et en participant aux campagnes initiées par le mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) *.

 

Cette soirée aura été l’occasion pour 4 personnes de rejoindre l’Afps du Pays de Morlaix et nous l’espérons à beaucoup d’autres de se poser la question de le faire prochainement…

 

Avec cette rencontre, nous voulions d’abord contribuer à l’information du public souvent ignorant de la réalité dans la Bande de Gaza et partager notre colère face à l’horreur de la politique israélienne. Cette politique qui a déjà fait 218 victimes à Gaza lors des manifestations populaires pacifistes que sont les marches du retour *.

 

Des femmes, des hommes, des jeunes, des enfants, des journalistes et des secouristes qui comme Razan ont été tués depuis le début des marches au mois de Mars, sans oublier les milliers de blessés souvent mutilés à vie.

 

Nous ne pouvons plus rester indifférent-es à la violation des droits humains et des résolutions internationales par ce pays colonisateur. Nous sommes plus déterminés que jamais à continuer d’agir, de mobiliser, de sensibiliser, afin d’exprimer notre solidarité avec les parents de Razan, et avec tous les palestiniens victimes de cette politique assassine.

 

Si vous partagez ce sentiment, n’hésitez surtout pas à nous contacter.

 

Et un grand merci à toutes les personnes présentes, à Sabreen, Ashraf et Iyad pour leur témoignage, mais aussi à Claude et Véronique pour leurs explications, Jean-Marie pour ses dessins, Maa pour la traduction, Pierre-Yvon et Jean-Marc pour les photos et Yves pour la technique…

afpspaysdemorlaix@yahoo.fr

 

*Ces marches organisées pour que Gaza ne sombre pas dans l’oubli réunissent des milliers de gazaouis chaque vendredi depuis le 30 mars dernier et portent deux revendications essentielles. D’abord le droit au retour : 65% des Gazaouis sont en effet des réfugiés chassés de chez eux. Ensuite, la levée du blocus qui dure depuis 11 années, et asphyxie les 2 millions d’habitants de Gaza par la pauvreté, le chômage, les privations, le manque d’eau ou d’électricité et l’humiliation de ne pas pouvoir se déplacer librement.

 

 

 

*https://www.bdsfrance.org ou sur le site national de l’Afps : http://www.france-palestine.org