Lettre et pétition au Président de la République


Le président de l'AFPS, Bertrand Heilbronn a fait parvenir un courrier à Emmanuel Macron afin de lui rappeler la signification exacte des menaces d'annexion israéliennes à l'encontre de la Palestine occupée et lui demander d'exprimer un refus clair et net de la France.

Nous appuyons cette démarche auprès du gouvernement français par une pétition à signer et à partager massivement auprès d'un large public... A VOS CLAVIERS, MERCI !


Association France Palestine Solidarité
Pétition / Dépeçage de la Palestine : arrêter Netanyahou ! #StopAnnexion
Un gouvernement dit « d’union et d’urgence » a été mis en place en Israël.Pendant les 6 premiers mois censés être consacrés à l’urgence sanitaire, une seule décision politique est prévue : l’annexion de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes en Palestine occupée.
Cette mise en application du plan Trump - déjà à l’œuvre sur le terrain - est du vol en bande organisée : c’est une violation totale du Droit international et cela appelle des réactions fortes et immédiates de la communauté internationale.
Monsieur le Président de la République, je refuse ce déni du droit et je ne veux pas vivre dans un monde régi par la loi de la jungle.Je vous demande de passer aux actes :
 - vous devez reconnaitre immédiatement l’État de Palestine et interdire les produits des colonies israéliennes sur le territoire français
 - vous devez reconsidérer les coopérations de la France avec Israël tant qu’Israël foulera aux pieds le Droit international
- vous devez demander à l’Union européenne de suspendre son accord d’association avec Israël

Lettre ouverte au Président de la République :

Israël-Palestine / la France doit faire barrage aux projets d’annexion

 

Paris, le 11 mai 2020,

Monsieur Emmanuel Macron
Président de la République française
Palais de l’Elysée
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Objet : Israël-Palestine/ la France doit faire barrage aux projets d’annexion

Monsieur le Président de la République,

Alors que le monde entier a les yeux tournés vers la crise sanitaire, économique et sociale provoquée par la pandémie de Covid-19, l’État d’Israël, avec la complicité active des États-Unis de Trump, s’apprête à annexer de larges pans du territoire palestinien occupé. Les derniers obstacles internes, ceux de la Cour Suprême israélienne, sont maintenant tombés, et la pandémie sert de prétexte à la constitution d’un gouvernement d’union mettant explicitement l’annexion à son programme.

Après une prise de position ambigüe sur le plan Trump que nous avons vigoureusement dénoncée, la France a prononcé, avec d’autres États européens, des déclarations fermes sur le principe, notamment auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais que valent les déclarations face à un pouvoir israélien encouragé par des décennies d’impunité à violer le droit international, et qui est déterminé à profiter encore de cette impunité pour réaliser de nouveaux faits accomplis d’une gravité jamais atteinte ?

La mise en place d’un gouvernement israélien avec l’annexion à son programme doit marquer pour la France et pour l’Europe la fin d’une époque, celle des déclarations sans lendemain, et le début d’une pratique politique enfin fondée sur des actes tangibles.

Monsieur le Président de la République, il est temps que la France agisse, par elle-même et dans le cadre de coalitions internationales défendant des principes clairs, pour faire barrage à ce projet du gouvernement israélien.

Dès la mise en place du nouveau gouvernement israélien, la France doit déclarer qu’elle n’acceptera plus sur son territoire les produits des colonies israéliennes et des territoires illégalement annexés. Ce n’est pas une sanction, c’est le devoir de tout État Haute partie contractante des conventions de Genève, de ne pas se rendre complice de crimes de guerre, et la colonisation de territoires occupés en est un.

La reconnaissance de l’État de Palestine s’inscrit dans la suite logique de l’admission de la Palestine à l’ONU en novembre 2012. Prononcée dans les circonstances actuelles, elle doit envoyer le signal fort de la protection internationale de la Palestine et du peuple palestinien face à Israël, puissance occupante.

Ces premiers actes ne seraient que l’application du Droit et des obligations de la France.

Des sanctions doivent être annoncées et immédiatement appliquées, comme cela a été le cas pour la Russie après l’annexion de la Crimée, si l’État d’Israël passait aux actes et annexait une partie du territoire palestinien occupé.

L’Accord d’Association entre l’Union Européenne et Israël, qui avait été conçu en 1995 pour favoriser une dynamique de paix, n’a plus de sens alors qu’Israël se place d’emblée en-dehors du droit international : il devra être suspendu dans ses différents volets (régime douanier, recherche et développement, transports aériens, …) tant qu’Israël ne respectera pas le droit international. La France doit réunir le maximum d’États de l’Union européenne pour que le Conseil européen adopte cette mesure.

En ce qui concerne les relations bilatérales, la France devra suspendre immédiatement toute coopération militaire et sécuritaire avec l’État d’Israël, et reconsidérer l’ensemble de ses coopérations compte tenu de la nouvelle situation créée par l’annexion.

Monsieur le Président de la République, beaucoup de nos concitoyens sont dans l’attente d’un monde moins injuste à la sortie de la crise sanitaire. Ils mettent en avant les valeurs de la solidarité, de la justice, de la paix. La politique de Trump et Netanyahou est à l’opposé de ces valeurs. La France, membre permanent du Conseil de Sécurité, qui porte une responsabilité historique dans la situation actuelle, qui a développé de nombreux liens en Israël et en Palestine, ne peut pas accepter ce déni du droit. Il en va de nos valeurs les plus profondes.

Il est temps, il est grand temps, de passer de la parole aux actes pour faire barrage aux projets du gouvernement israélien.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République l’expression de notre très haute considération.

Bertrand Heilbronn
Président de l’Association France Palestine Solidarité