Week-end meurtrier sur l’esplanade des Mosquées.


Six Palestiniens et trois Israéliens ont été tués et des centaines blessés vendredi et samedi à Jerusalem. REUTERS/AMMAR AWAD
Six Palestiniens et trois Israéliens ont été tués et des centaines blessés vendredi et samedi à Jerusalem. REUTERS/AMMAR AWAD

Depuis une semaine, les heurts sont quotidiens entre forces de sécurité israéliennes et manifestants palestiniens, qui dénoncent l'installation par Israël de détecteurs de métaux aux accès du troisième lieu saint de l'islam, dans la vieille ville de Jérusalem. En outre les israéliens interdisent totalement l'accès de la Mosquée à tout homme de moins de 50 ans.

 

Le 14 juillet, trois Arabes israéliens ont tué deux policiers israéliens à la porte des Lions dans l’est de la vieille ville. Les assaillants se sont enfuis et ont finalement été abattus par les forces de sécurité israéliennes sur l’esplanade des Mosquées. En réaction à cette attaque, le premier ministre Benjamin Netanyahou a ordonné l’installation de détecteurs de métaux aux abords du lieu saint. Mais la décision a suscité un large mouvement de protestation de la part des Palestiniens, qui accusent Israël de vouloir remettre en cause le statu quo instauré sur l’esplanade des Mosquées.

 

Comme le rappelle le communiqué de l'AFPS nationale : " Il ne faut pas, en effet, se tromper sur la nature du problème. L’Esplanade des Mosquées n’est pas qu’un lieu religieux, c’est le symbole de la Palestine pour tous les Palestiniens, systématiquement dépossédés de leurs droits et de leurs terres par l’État d’Israël. Et les Palestiniens ont eu le temps d’apprendre les procédés utilisés par les Israéliens : comme pour le mur qui leur rend la vie impossible, le prétexte sécuritaire des portiques détecteurs de métaux n’est qu’un moyen de dépossession et de prise de contrôle."

 

La gravité de la situation créée par le pouvoir israélien amène le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir lundi 24 juillet à la demande de la Suède, de la France et de l’Égypte.

 

L'impunité du gouvernement de Netanyahou est renforcée par les silences complices des gouvernements US et européens. Leur regard bienveillant en direction de leur "cher Bibi" légitime d'autant plus la colonisation pourtant illégale en regard du droit international, l’accélération des destructions de maisons de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, l’allongement du sinistre mur de séparation, le vol de l’eau, l’emprisonnement de jeunes, des élu-es et des travailleurs palestiniens, l’étouffement de Gaza...

 

Et maintenant la répression féroce, meurtrière, et de nouveaux bombardements sur Gaza depuis la nuit de dimanche à lundi...

 

voir ici : http://www.presstv.ir/DetailFr/2017/07/24/529471/Isral-Palestinien-Gaza-tir-roquette-rponse-reprsailles-aviation-marine-bombardement-frappes-raids

 

Comme l'écrit justement le député européen Patrick Le Hyaric (PCF) : "Il s’agit donc d’interpeller les autorités françaises  pour qu’elles réclament des actes forts visant à faire appliquer le droit international. Cela suppose des initiatives politiques et des sanctions envers le pouvoir israélien, notamment en cessant la livraison d’armes et en réduisant certaines coopérations qui servent à renforcer la colonisation. L’Union européenne doit avoir le courage de rompre l’accord d’association tant que l’ultra-droitier pouvoir de Tel-Aviv ne  s’engage pas dans un processus de négociations pour la reconnaissance de deux États. Deux vrais États ! Pas un État croupion palestinien comme on l’envisage dans quelques chancelleries, mais celui défini dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Il en va de  la sécurité de tous. Assez de parlottes, des actes maintenant !" 



Pour sa part l'Association France Palestine Solidarité continuera d'affirmer son soutien total à la résistance du peuple palestinien dans son ensemble.

 

http://www.france-palestine.org/Jerusalem-le-Conseil-de-Securite-doit-donner-un-coup-d-arret-a-la-politique

 

"En 1980, Israël a illégalement annexé l’ensemble de Jérusalem, et aucun pays ne reconnaît cette annexion. Mais l’Esplanade des Mosquées est restée sous le contrôle des autorités religieuses jordaniennes. C’est ce fragile statu quo qu’Israël veut mettre en cause, au risque d’un embrasement généralisé. Et au risque de transformer en conflit religieux mondial ce qui est avant tout un conflit dans lequel le peuple palestinien demande l’exercice de ses droits nationaux.

 

Enfermés dans des conditions inhumaines à Gaza, dépossédés et privés de liberté en Cisjordanie, chassés de leurs maisons à Jérusalem, discriminés en Israël même, et laissés sans espoir dans les camps de réfugiés, les Palestiniens n’en peuvent plus de l’injustice qu’on leur fait subir depuis près de 100 ans. Conscient de sa supériorité militaire, massivement armé par les États-Unis, bénéficiant de la complaisance de l’Europe, l’État d’Israël n’a qu’un objectif : conquérir de nouveaux territoires et expulser toujours plus de Palestiniens.

 

L’Histoire nous a appris qu’une telle logique, dévastatrice et suicidaire, ne peut conduire qu’à des catastrophes majeures pour le monde entier. A l’inverse, la résolution de la question palestinienne nécessite reconnaissance, justice et partage : Jérusalem, destinée à devenir un jour la capitale partagée des Israéliens et des Palestiniens, avec souveraineté palestinienne sur l’ensemble de Jérusalem Est, doit en être justement le symbole, à l’opposé de la politique menée par le gouvernement israélien.

 

On l’aura compris : le Conseil de Sécurité ne doit pas se contenter d’un sempiternel appel "à la retenue et au calme" des différents protagonistes, ni admettre des mesures techniques qui ne feraient que conforter le contrôle israélien. Il doit rappeler l’illégalité de l’annexion de Jérusalem Est par Israël, dénoncer sa politique de dépossession et d’enfermement du peuple palestinien notamment à Jérusalem, envisager les sanctions nécessaires pour qu’Israël retrouve la voie du droit.

 

C’est ce que nous attendons de la position française que nous suivrons avec la plus grande attention". (communiqué du 24 juillet 2017)


 

Dans son communiqué du 21 juillet La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine considère : "Israël responsable de l’embrasement à Jérusalem"

https://plateforme-palestine.org/Jerusalem-Israel-responsable-de-l-embrasement