Le congrès de l’Association France Palestine Solidarité s’est réuni les 20 et 21 mai 2017. Pour notre association, forte de près de 5000 adhérents présents dans une centaine de groupes locaux, c’est un moment essentiel de notre débat démocratique. 200 délégués, représentant 72 groupes locaux, ont participé à ce congrès.
Ce congrès a été placé sous le signe de la grève de la faim massive de 1800 prisonniers politiques palestiniens, lancée le 17 avril dernier par le plus célèbre d’entre eux, Marwan Barghouthi, et massivement soutenue par la population palestinienne. Au bout de 35 jours de grève de la faim, ces prisonniers sont en danger de mort : à leurs demandes légitimes, le gouvernement israélien répond par la mise à l’isolement, des traitements dégradants, le refus de tout dialogue. Nous avons décidé d’interpeller le président de la République pour qu’il intervienne d’urgence auprès des autorités israéliennes, afin que les exigences légitimes des prisonniers palestiniens soient satisfaites.
Un regard sur les deux dernières années a mis en valeur nos campagnes nationales comme les initiatives de nos groupes locaux, et la force de nos partenariats au sein de la société française. Les organisations de défense des droits de l’Homme, de grandes ONG, syndicats, partis politiques, sont à nos côtés pour défendre les droits du peuple palestinien ; nous sommes ensemble pour défendre en France la liberté d’expression, nous opposer aux amalgames scandaleux des inconditionnels de la politique israélienne, mener campagne pour l’arrêt de toute complicité avec la colonisation du territoire palestinien occupé.
Notre rapport d’orientation traduit notre détermination à continuer dans la même voie : nous ne lâcherons rien dans la poursuite de nos campagnes, nous continuerons à mener des campagnes de Boycott ou de Désinvestissement, ou à exiger des sanctions, face à la violation continue du droit international par l’État d’Israël. Nous le ferons toujours dans la recherche de l’unité la plus large et de la plus grande clarté. Avec le soutien précieux de nos partenaires, nous sommes confiants dans notre capacité à gagner en France la bataille de la liberté d’expression, pour laquelle est saisie la Cour Européenne des droits de l’Homme.
De gauche à droite : Bertrand Heilbronn, futur nouveau Président de l'Afps Nationale, Shawan Jabarin, directeur de l’association palestinienne Al-Haq et Secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Taoufiq Tahani, Président sortant après 4 années consacrées à la présidence de l'Afps Nationale et Salman El Herfi, ambassadeur de Palestine en France.
Après une brève mais émouvante intervention de Salman El Herfi, ambassadeur de Palestine en France, nous avons vécu un moment particulièrement fort avec l’intervention de notre invité d’honneur, Shawan Jabarin, directeur de l’association palestinienne Al-Haq de défense des droits de l’Homme et Secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH). Shawan Jabarin nous a montré à quel point ce qui est accordé aux autres peuples est refusé aux Palestiniens, à quelles pressions ils doivent faire face pour faire valoir leurs droits (notamment devant la Cour Pénale internationale) et combien l’occupation de la Palestine, par sa durée et la stratégie de la puissance occupante, se distingue de toutes les autres occupations de l’Histoire. En première ligne du soutien aux prisonniers palestiniens en grève de la faim, Shawan Jabarin nous a décrit les mauvais traitements qui leur sont infligés quotidiennement et s’apparentent à la torture. Il nous a fait partager sa profonde inquiétude pour la vie de ces prisonniers au 35ème jour de leur grève de la faim.
Dans la situation dramatique que vit aujourd’hui le peuple palestinien, nous adressons au président de la République et au gouvernement un double message : Les grandes puissances dont la France ont une responsabilité historique rappelée par le triple anniversaire de 1917, de 1947 et de 1967 ; la France et l’Europe doivent aujourd’hui assumer leurs responsabilités, reconnaître la Palestine, et imposer le retour au droit dans un calendrier contraignant ;
En France, face aux soutiens inconditionnels de la politique israélienne, aux amalgames de toutes sortes et aux fauteurs de haine coordonnés par Tel-Aviv, notre combat fondé sur le droit, intransigeant dans le rejet de toute forme de racisme, indépendant de toute religion et de toute communauté, est un profond facteur de cohésion nationale.
A l’issue du congrès, Taoufiq Tahani, après 4 ans de présidence, a été, par acclamations, nommé président d’honneur de l’AFPS.
Le Conseil national, nouvellement élu pour 3 ans, s’est réuni à l’issue du congrès et a élu Bertrand Heilbronn comme Président de l’AFPS.